3 jours à La Paz : que faire, que voir ?

Sans doute parce qu’elle est la capitale (administrative) la plus haute du monde (3.600 m d’altitude !), La Paz fascine les voyageurs. Il faut admettre que l’on y trouve le marché, le stade de football ou encore l’aéroport les plus hauts du monde, et à l’inverse de bien des endroits dans le monde, les plus riches vivent « en bas », dans la vallée, tandis que les plus pauvres se contentent des hauteurs et de l’altitude. Mais La Paz est une ville passionnante pour bien d’autres raisons ; la culture andine y est profondément marquée, et elle se mêle de façon aussi subtile qu’imposante à la modernité de cette ville en pleine mutation. Si 3 jours à La Paz ne suffisent généralement pas pour s’imprégner de cette atmosphère si caractéristique, propre à la transformation culturelle et sociale de ce petit pays d’Amérique du Sud enclavé et peu épargné par l’histoire, ils seront un bon point de départ pour découvrir les richesses humaines et naturelles de ce pays, dont nul baroudeur ne peut objectivement revenir indemne.

N.B.: Les jours peuvent être « échangés » dans la mesure où la Feria 16 de Julio (prévu en « Jour 2 ») n’a lieu que les jeudis et dimanches.

Jour 1 – Centre historique et Sopocachi

Pour ce premier jour à La Paz, on effectue un plongeon en plein coeur de la ville. Le centre historique est indéniablement le coup de coeur des voyageurs ; et pour cause, arpenter ses ruelles est sans aucun doute le meilleur moyen de se familiariser avec la culture bolivienne, réel melting pot de cultures, d’histoire et de vie, au carrefour de différentes époques et croyances. Il est difficile de faire un itinéraire précis, le mieux est de se perdre dans ses ruelles et de se laisser surprendre… La place centrale, Plaza Murillo, autour de laquelle se trouvent les bâtiments principaux de la ville, est généralement un bon point de départ. Visiter la Cathédrale de La Paz, vestige néoclassique de 1836 est à ne pas louper, tandis que non loin de là, l’église San Francisco figure parmi les bâtiments coloniaux les mieux conservés. La rue Jaén est, quant à elle, l’une des plus connues de ce centre historique pour son héritage colonial dont témoignent avec fierté ses pavés inégaux et ses balcons espagnols suspendus aux fenêtres de ces façades aux mille couleurs. Les amateurs de musées seront ravis d’apprendre qu’il y en a plusieurs dans cette rue mythique.

Mais il faudra en revanche marcher quelques minutes pour découvrir l’étonnant Musée de la Coca, qui retrace l’histoire de la mythique mais controversée feuille de coca, utilisée et prisée tant pour ses utilisations légales qu’illégales. Tout naturellement, il serait impossible de parler du centre historique, sans aborder la rue Sagarnaga, ses boutiques d’artisanat et autres souvenirs typiquement boliviens, et le Marché des Sorcières (Mercado de las Brujas), où l’on trouve toutes sortes de remèdes traditionnels des Andes, mais également tout ce qui est relatif à la Pachamama et à ses rituels. Ainsi, il ne faudra pas être affolé de voir dans les encadrements de portes de ces petites boutiques (souvent tenues par des dames âgées) des foetus de lama, offrande suprême à la Terre Mère.

(Photo : Gabriel Ramos)

Pour terminer cette première journée en bonne et due forme, cap sur le quartier de Sopocachi, le quartier branché de La Paz. C’est ici que la jeunesse bolivienne sort et profite des restaurants sympa et bars tendance. Une autre image de cette capitale surprenante, bien loin du centre historique et des Cholitas en tenue traditionnelle.

Jour 2 – Feria 16 de Julio, Museo de Etnografía y Folklore

Pour cette seconde journée – dans l’idée qu’il s’agisse d’un jeudi ou d’un dimanche – c’est dans la ville d’El Alto, à une quinzaine de kilomètres de La Paz sur les hauteurs, que les choses se passent. C’est précisément ici que se déroule la très fameuse Feria 16 de Julio, à laquelle on peut se rendre facilement grâce au téléphérique (« ligne » rouge), ou par la route (colectivo ou taxi). L’intérêt de ce marché – au-delà du fait qu’il est le marché le plus haut du monde et le plus grand d’Amérique latine – c’est que l’on y trouve absolument de tout ! Des animaux de la ferme aux contrefaçons de vêtements et cosmétiques, en passant par les pièces détachées de voiture, les ossements humains (pour les étudiants en médecine, paraît-il !) ou les fameux tissus andins.

(Photo : Lesly Derksen)

Peu de touristes s’y aventurent généralement, c’est pourtant le paradis pour marchander et observer la vie locale, le tout à ciel ouvert et face à un panorama d’exception sur La Paz. L’immensité des lieux (30 rues de large, 30 rues de long !) fait qu’il en faut réellement pour en venir à bout. Toute la matinée sera donc réellement nécessaire ! De retour à La Paz, direction le Museo de Etnografía y Folklore afin de se plonger toujours davantage dans l’histoire du pays, tout en découvrant comment s’y inscrivent les traditions andines. Curieux sur l’habit traditionnel bolivien ? C’est le moment d’ouvrir grands les yeux et les oreilles !

Jour 3 – Zona Sur et Valle de la Luna, Mirador Killi Killi

Bien que certains puissent dire le contraire, la Zona Sur mérite le détour car elle fait, mine de rien, partie intégrante de la vie et de l’histoire de La Paz. Zone principalement résidentielle où vivent les « riches » boliviens, les gens y sont principalement habillés « à l’européenne », les maisons peuvent sembler de taille excessive, le quartier s’avère calme et très propre, surtout en comparaison de l’effervescence du centre historique ou du marché d’El Alto ! La Zona Sur, c’est l’exact inverse de ce que l’on a découvert de La Paz jusqu’à présent. Ce sera donc l’occasion de s’offrir un bon café dans l’un de ces petits endroits chics et tendance. L’intérêt de ce quartier bourgeois peut sembler très vite limité, mais l’immense avantage, c’est qu’il est une porte ouverte sur la nature environnante, et notamment vers la surprenante Valle de la Luna.

(Photo : Tobias Jelskov)

La Vallée de la Lune porte très bien son nom ; le vent, la pluie et le temps ayant érodé la roche, on peut aisément affirmer que c’est une véritable oeuvre d’art qu’ont formée les éléments. Tel un désert de stalagmites, le paysage semble lunaire et irréel. Un très beau spectacle à quelques minutes de la ville. Mais au retour, un petit détour par le Mirador Killi Killi s’impose, pour mesurer une dernière fois l’immensité de cette ville étonnante grâce à une vue panoramique à presque 360° sur la ville elle-même et les montagnes en toile de fond. En fin de journée par beau temps, les couleurs du coucher de soleil donnent des allures de carte postale retouchée sur Photoshop, de quoi faire des clichés absolument inoubliables.

Crédit photo à la une : Snowscat 

Ce contenu a été vérifié et mis à jour le 31 octobre 2023.

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