Un second tour du monde en famille pour « Les 4 S »

« Dans notre société actuelle, le présent est un bien rare et précieux » ; voici la première phrase (ou la dernière – cela dépend de comment on voit les choses) du blog de Nathalie et Sylvain, et de leurs enfants Laura et Nathan. Cette phrase synthétise à la perfection la démarche de cette famille de banlieue parisienne, et les raisons qui les ont poussés à réaliser un second tour du monde, quatre ans à peine après être rentrés du premier.

Lors de leur premier tour du monde en 2013 (en bleu sur la carte), l’itinéraire Zip World choisi par la famille a été le suivant : Paris – Bangkok – Sydney // Melbourne – Auckland – Papeete – Île de Pâques – Santiago du Chili – Buenos Aires // Ushuaïa – Buenos Aires // Cusco – Lima – Cancun – Miami – San José – Los Angeles – New York – Paris.

Pour le second, en 2018 (en vert sur la carte), ils ont réalisé celui-ci : Paris – New Delhi – Hong Kong – Osaka – Bangkok // Kuala Lumpur – Tokyo – Honolulu – Seattle – Guatemala // Miami – Nouvelle-Orléans – Paris.

Bonjour à toute la famille ! Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? 

Les 4S, ce sont 4 personnes : Laura, Nathan, Nathalie et Sylvain. Nous habitons à Sannois, en banlieue de Paris, d’où le nom des 4S. Laura, 12 ans dans 2 mois, vient de rentrer en 5ème. C’est une fille qui déborde d’amour, mais qui a la langue bien pendue. Elle passe tout son temps libre à chanter, danser ou faire de la gym. Nathan, bientôt 15 ans, est en 3ème. Lui, c’est la tornade de la famille. Aventurier et casse-cou, il ne tient pas en place plus de 5 minutes sauf devant un bouquin ou un jeu vidéo. Ses passions sont la trottinette freestyle et le parkour. Sylvain, 46 ans, partage ma vie depuis plus de 25 ans. Il est métreur dans le bâtiment. C’est le calme de la famille. Posé, patient, raisonnable, il me complète à merveille. Et donc pour finir, moi, Nathalie 44 ans, diététicienne en hôpital. Toujours 3000 idées à la seconde, des projets plein la tête ; je fonce sans réfléchir et je suis prête à tout plaquer demain pour repartir.

Cuba

Vous venez de terminer votre deuxième tour du monde, quatre ans après le premier. Qu’est-ce qui vous a poussé à en faire un second, après déjà une année complète sur les routes du monde en 2013 ?

Nous avions déjà voyagé avant cela, mais nous rêvions d’un voyage au long cours en famille. Ce premier tour du monde fut une révélation ! Le mot « Liberté » prenait enfin tout son sens : se libérer des contraintes du quotidien, prendre son temps, regarder les enfants grandir et s’épanouir, profiter les uns des autres, faire ce qu’on veut et quand on veut, vivre pleinement chaque nouvelle journée… Le retour a été un véritable choc (pour les adultes) et il m’a fallu quasiment 6 mois pour m’en remettre. Le problème, c’est qu’après une telle aventure, nous n’avions qu’une seule idée en tête : loin d’être rassasiés, nous voulions retrouver ce formidable sentiment de liberté auquel nous avions goûté pendant un an, et rompre avec cette routine et toutes ses obligations qui ne nous plaisaient pas. On a donc tout fait pour réitérer cette superbe expérience et on ne le regrette pas, encore une fois !

Quels pays avez-vous visités au cours de ces deux voyages ?

En 2013-2014, nous sommes passés par l’Asie (Thaïlande – Laos – Vietnam – Cambodge – Malaisie), par l’Océanie (Australie – Polynésie française – Île de Pâques), par l’Amérique du Sud (Chili – Argentine – Bolivie – Pérou), par l’Amérique centrale (Mexique – Guatemala – Belize – Costa Rica) et par l’Amérique du Nord (USA).

Pour ce deuxième tour du monde en 2018, nous sommes passés de nouveau par l’Asie (mais cette fois-ci Inde –  Hong Kong – Myanmar – Singapour – Indonésie – Japon), par l’Amérique du Nord (Hawaii – USA – Canada), et par l’Amérique latine (Guatemala – Mexique – Cuba). Nous avons fini par les USA de nouveau.

Japon

Comment la décision de ce second tour du monde s’est-elle prise ?

La volonté de revivre une aventure extraordinaire ! Et une chose était sûre ; nous voulions repartir avec nos enfants. On a donc commencé à imaginer quel pouvait être le meilleur créneau par rapport au niveau scolaire des enfants, car on se chargerait de faire l’instruction en famille ; il fallait que ça reste accessible pour nous, puisque nous ne sommes pas des professeurs de métier. On ne souhaitait pas non plus passer par le CNED, et l’on voulait éviter les années lycée. On en est donc arrivé à 2018 ! Finalement beaucoup plus tôt qu’on ne l’imaginait ; à peine 4 ans après être rentrés du premier voyage. Restait à boucler le côté financier. On a fait nos calculs, regroupé toutes nos économies, et après un bon « serrage de ceinture » pendant 16 mois, la décision était prise. On s’est contenté de 8 mois de voyage cette fois-ci car le délai était trop court pour économiser davantage !

Quelle fut la réaction de vos proches, des enfants, de vos emplois et de l’école, à l’annonce de ce second tour du monde ?

Laura était surexcitée à l’idée de repartir. Nathan était ravi aussi, même si le fait de laisser les copains pendant 8 mois l’embêtait un peu. Le directeur et les professeurs du collège, moins enthousiastes que les instituteurs de l’école élémentaire il y a quatre ans en arrière, n’ont pas posé de problèmes. Les amis et la famille n’ont pas été très surpris. Ils nous connaissent et ça faisait plus de trois ans qu’on leur rabâchait que c’était vraiment génial, notre tour du monde ! Enfin côté employeurs, j’ai la chance d’être fonctionnaire et de pouvoir prendre facilement une disponibilité. Il ne restait que Sylvain, salarié dans une P.M.E du secteur privé, mais son patron a dit OK de suite !

Singapour

Vous êtes d’ailleurs partis en milieu d’année scolaire 2017-2018 pour ce second tour du monde. Comment cela s’est-il passé pour vos enfants ?

Ne partant pas une année complète cette fois-ci, on a préféré que Laura fasse sa rentrée et son premier trimestre de 6ème avant notre départ, afin de se familiariser avec le collège et éviter ainsi qu’elle soit complètement perdue au retour. On n’a pas pu laisser les enfants inscrits au sein de l’établissement pendant leur absence. Le directeur n’était pas souple du tout. Ils ont donc été radiés fin décembre. Nous avons emmené des cahiers de leçons/exercices pour les maths, le français et les langues étrangères. On a essayé de travailler régulièrement, à raison d’une petite heure chaque jour, 4 à 5 fois par semaine. Durant le voyage, un courrier de la Mairie est arrivé à la maison pour fixer un rendez-vous avec les services sociaux afin de vérifier si tout allait bien ! Nous leur avons expliqué, par mail, notre situation et les supports scolaires que nous utilisions pour l’instruction ; cela leur a convenu. Au retour, les enfants ont été réinscrits dans le même collège et ils ont fait leur rentrée en septembre dans la classe supérieure. Ils n’ont pas eu de contrôle de l’inspection académique.

Quelles différences notoires avez-vous perçu entre le premier et le second tour du monde ?

Le premier tour du monde, c’est l’inconnu, l’excitation mêlée à une petite angoisse avant le départ (« tout va-t-il bien se passer ? »). Puis, une fois sur les routes du monde, on a vraiment la sensation de vivre quelque chose d’unique. Pour le second, on sait ce qui nous attend ; l’excitation a laissé place à la délectation et la sérénité. On ressent du bien-être et de la plénitude pendant tout le voyage.

Hawaii

Pour préparer votre second tour du monde, avez-vous procédé différemment (billets d’avion, organisation des escales/visites, achat de matériel, etc) ?

Nous n’avons rien changé à l’organisation. Les billets d’avion ont été pris chez Zip World ; on en était tellement satisfait pour le premier tour du monde qu’on n’a même pas cherché ailleurs. On a tracé les grandes lignes de ce que l’on voulait faire, et on a établi un planning prévisionnel ; planning qui a changé en cours de route, bien sûr ! On part sans guide de voyage (de type Routard ou Lonely). J’avais donc préparé un roadbook avec les highlights, les moyens de transport, les hébergements susceptibles de nous intéresser… On a réservé à l’avance les hébergements dans les grosses villes comme New Delhi ou Tokyo, puis au fur et à mesure du voyage pour le reste. Le train en Inde a lui aussi été réservé en avance (via notre guesthouse à New Delhi), de même que les vans et camping-car pour pouvoir négocier un peu les tarifs. Question matériel, on est reparti avec les mêmes valises à roulettes qui se transforment en sac à dos si besoin (option qu’on a utilisée qu’une seule fois !). On a évidemment dû racheter des vêtements techniques et des chaussures pour les enfants car ils avaient bien grandi depuis le précédent voyage. Pour nous, on a ressorti les mêmes. Et on a racheté une nouvelle caméra, plus petite et plus polyvalente, pour filmer nos aventures !

Aviez-vous prévu un budget similaire entre le premier et le second tour du monde (proportionnellement à la durée) ?

Tout à fait ! Je définis approximativement un budget journalier par pays avec les infos que je trouve sur Internet, les blogs de familles voyageuses, le coût moyen de la vie du pays, et je rajoute les grosses dépenses pour les activités particulières (comme monter en haut des tours à Hong-Kong, dormir dans un Ryokan au Japon, prendre des vols supplémentaires…). Les deux fois, on est tombé juste, heureusement ! Pour donner une idée (c’est très souvent ce qu’on nous demande en premier), ça représente pour nous quatre, 200€ par jour TOUT compris (billets d’avion, hébergement, activités, visites, repas, souvenirs …). On peut faire plus, on peut faire moins, c’est très personnel.

Mexique

Qu’est-ce que ce second voyage vous a apporté (que vous n’aviez pas eu du premier) ?

Ce second voyage nous a comblé ! Nous avons fait le « plein », on se sent bien et on est rentré serein, contrairement à la fin du premier tour du monde où il nous manquait quelque chose d’indéfinissable. Pas facile d’expliquer cette sensation, mais je crois que le premier tour du monde restait du domaine du rêve ; on sentait qu’on avait fait un truc exceptionnel qui ne pouvait plus se reproduire, alors qu’on en mourrait d’envie. Ce deuxième tour du monde nous a finalement apporté la certitude que si l’on désire vraiment très fort quelque chose, on peut tout faire pour y accéder. Ça devient parfaitement réel. Du coup aujourd’hui, nous voilà rassurés. On sait qu’on pourra le refaire à l’avenir !

Qu’est-ce que votre premier voyage vous avait apporté et que vous n’avez pas nécessairement retrouvé dans le second ?

Les rencontres avec d’autres familles ou voyageurs autour du monde. Hormis sur les iles Togian et Tumbak en Indonésie, ou au Taj Mahal en Inde, nous n’avons pas croisé d’autres « tourdumondistes ». Les enfants ont donc eu moins de contact avec des jeunes de leur âge, et nous n’avons pas eu souvent l’occasion de partager des moments forcément toujours spéciaux avec des gens qui vivent la même expérience que nous. Peut-être que notre circuit était cette fois-ci un peu moins commun que le précédent ?

Inde

Comment s’est passé le retour ?

Le retour s’est beaucoup mieux passé que la première fois ! Personne n’est rentré à reculons, même si nous aurions volontiers prolongé encore un peu le voyage. Nous avons profité pendant deux semaines de notre chez-nous avant la rentrée des classes et du travail ; tout le monde en même temps. C’est toujours une sensation bizarre de retrouver ses habitudes après des mois d’absence, et d’avoir l’impression qu’il s’est écoulé trois semaines à peine ! Bon, un mois après la reprise, on a déjà quelques petites pointes de nostalgie qui surgissent de temps à autre, mais pas de déprime pour le moment. On est surtout en manque « d’extérieur », de « grand air » : se sentir étriqué et rester enfermé toute la journée au bureau est vraiment pesant. Et puis le trio courses/ménage/cuisine ne m’attire toujours pas. Les enfants eux, ont du mal avec les devoirs tous les soirs après leur journée de 6 ou 7 heures de cours. Quand on pense qu’ils ne travaillaient qu’une heure par jour pendant le voyage !

Et la vraie grande question : prévoyez-vous un troisième tour du monde ? 

Assurément !!! 🙂 Mais malheureusement, ça sera sans les enfants. D’ici une dizaine d’année (le temps de refaire des économies), ils n’auront sans doute plus très envie de partir avec papa-maman. On a déjà quelques idées : le Vanuatu, l’Alaska, l’Ouzbékistan et le Kirghizistan, la Namibie et le Botswana, Madagascar … On se remet à rêver !

Indonésie

Le blog des 4S de 2013 : www.letourdumondedes4s.blogspot.com
Le blog des 4S de 2018 : www.leretourdumondedes4s.blogspot.com

Ce contenu a été vérifié et mis à jour le 2 octobre 2023.

1 commentaire

  1. Un récit de cette famille dont les rêves sont leur moteur de vie dans ce monde de brut puis en essayant de garder toujours la zen attitude en parcourant d’autres civilisations et soif de leurs cultures et de cette nature riche que nous offre notre Mère TERRE.
    Avoir la force, la possibilité et le courage de quitter notre civilisation des mois avec leurs enfants * si cela ne s’appelle pas du bonheur et de la complicité * alors moi si proche de cette famille, c’est que je n’aurais rien compris !!!!!
    Merci pour toutes ces belles photos et moments partager à voyager à travers le Net durant leur absence …. Je vous aime

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