Voyage au Nicaragua : les endroits à ne pas louper

Moins prisé que le Costa Rica, le Nicaragua est une destination qui mérite toute notre attention en tant que voyageurs. Entre plages désertes, paysages volcaniques stupéfiants, jungle luxuriante, et architecture coloniale dans des villes trépidantes d’histoire et de culture, le Nicaragua a réellement beaucoup à offrir à qui décide de s’y aventurer. Mais si l’Amérique centrale peut encore avoir mauvaise presse, notons tout de même que le Nicaragua n’est pas plus dangereux que son voisin le Costa Rica, d’après le site de l’Ambassade ; il est même considéré comme « l’un des pays les plus sûrs d’Amérique centrale ».

Ceci étant dit, il faut tout de même notifier que « pays moins touristique » sous-entend bien souvent qu’il faut prendre son temps, vivre au rythme de ses habitants, et ne pas compter sur des systèmes de transport comme ceux que l’on peut connaître chez nous, c’est-à-dire relativement sûrs (au sens de ponctuels). Les infrastructures routières ne sont pas non plus les autoroutes Vinci. Bref, il faut rester zen et ne pas programmer 1001 visites en trois semaines de voyage. Au risque d’être déçu et frustré.

Voici donc les lieux à ne pas louper dans le cadre d’un voyage au Nicaragua.

Managua

Commençons par Managua, la capitale du pays, car c’est généralement ici que débute tout voyage au Nicaragua (à mois d’arriver du Honduras ou du Costa Rica par la route). Managua n’est pas très prisée des voyageurs ; beaucoup la boudent, la jugeant trop chaotique, trop bruyante, trop sale, et trop stressante. Mais commencer par faire un tour dans la capitale d’un pays permet souvent de s’imprégner de son histoire, de prendre le pouls, et bien souvent… d’être surpris ! Managua recèle quelques secrets, comme de sublimes monuments, de beaux vestiges de l’époque coloniale, et de petites galeries d’art au charme fou. Managua est évidemment un point central pour bien des excursions dans la région (réserves naturelles de Montebelli et Chocoyero-El Brujo, sources d’eau chaude d’El Trapiche, station balnéaire de Pochomil, et départ en bus ou en avion pour d’autres destinations du pays). Certains seront surpris par cette capitale, qui parvient à faire de son chaos une véritable poésie.

Granada

C’est généralement ici que fuient les voyageurs fraîchement sortis de l’avion à Managua. Et pour cause… Granada charme et retient ses visiteurs, en tout cas ceux qui recherchent avant tout la beauté des petites rues pavées, le charme et le cachet de l’architecture coloniale, et la douce lumière effleurant ses façades colorées. Cependant, Granada est devenue en un rien de temps la destination préférée des touristes au Nicaragua, faisant d’elle aujourd’hui une ville manquant un peu d’authenticité. Il sera difficile d’y rencontrer de vrais locaux, le centre étant principalement habité désormais par des expatriés. Mais Granada reste une étape de choix au Nicaragua ; résolument reposante et facile à visiter, elle est également un bon point de départ pour découvrir les environs, notamment l’archipel de Las Isletas qui se découvre en kayak, les volcans Masaya et Mombacho, et les villages aux alentours.

Granada (photo : Tobias Tullius)

Isla de Ometepe

La Isla de Ometepe est la beauté à l’état pur. Située sur le Lac Nicaragua, on y accède assez facilement depuis plusieurs ports, notamment depuis Granada (via un bateau qui va jusqu’à San Carlos, de l’autre côté du lac). Célèbre et appréciée des voyageurs pour sa faune et sa flore d’exception, ses volcans jumeaux (dont l’ascension n’est pas si évidente !), son mode de vie alternatif (un poil hippie, peut-être), et ses diverses possibilités d’activités, il est absolument impossible de s’ennuyer sur l’île d’Ometepe ! On peut notamment y faire de la randonnée, de la tyrolienne, se baigner dans des piscines naturelles, ou encore faire une retraite de yoga… Petit « plus » très appréciable, il est très facile d’y louer un scooter pour sillonner l’île à sa guise. Sur l’île d’Ometepe, flotte un air de liberté aux accents de paradis. On aura prévenu !

(Photo : Byron Castillo)

San Carlos et le Río San Juan

Puisque l’on en parlait ci-dessus, développons sur San Carlos. Cette petite ville située au sud-est du Lac Nicaragua est LE point de départ pour toute excursion dans la jungle nicaraguayenne. Il sera facile depuis San Carlos d’organiser son périple sur le Río San Juan, sublime fleuve reliant le lac à la mer des Caraïbes. Le Río San Juan matérialise en partie la frontière entre le Nicaragua et le Costa Rica. En plus d’offrir des panoramas d’exception, de permettre l’observation d’une jungle dense et fascinante, l’histoire du fleuve mérite que l’on s’y intéresse. Durant cette découverte de la jungle en suivant le fleuve, il est recommandé de s’arrêter au village d’El Castillo pour visiter le fort et admirer l’incroyable vue sur le Río. Il est également possible de faire un safari dans la Réserve Indio Maíz, véritable paradis tropical où l’on trouve une biodiversité absolument hallucinante : jaguars, pumas, paresseux, singes, crocodiles, lamantins, ainsi qu’une multitude d’oiseaux tropicaux (toucans, colibris, aras, perroquets…). Pour se faire une petite idée, la Réserve abrite plus d’espèces d’arbres et d’oiseaux que toute l’Europe au complet !

Islas Solentiname

Si l’île d’Ometepe est la beauté à l’état pur, que dire des îles Solentiname ? Sur cet archipel de 36 îles, au sud-est du Lac Nicaragua, on est dans une dimension parallèle. Pas d’Internet, peu d’électricité, on se déplace ici à pied ou en kayak, et ce qui marque vraisemblablement le plus le voyageur qui pose un pied sur l’une de ses îles principales, c’est l’absence de bruit ! Aucun moteur, seuls les bruits de la nature se font entendre. La particularité de l’archipel, c’est l’art sous toutes ses formes que l’on y trouve ! Les habitants sont sculpteurs ou peintres, et l’île principale de Mancarrón abrite toujours aujourd’hui la paroisse historique du prêtre et poète Ernesto Cardenal.

San Juan del Sur

Allergiques aux ambiances « backpackers », passez votre chemin, ou ne restez pas trop longtemps ! San Juan del Sur est la capitale des fêtards, et c’est au surf que cet ancien (et adorable) village de pêcheurs doit sa notoriété aujourd’hui. Pour s’adonner aux joies de la glisse (ou admirer les surfeurs/surfeuses s’y adonner pour nous), c’est principalement sur la Playa Maderas que ça se passe (à 8 km au nord de la ville). Pour découvrir plus largement la région, il est possible de monter au belvédère du Christ de la Miséricorde ; la vue sur toute la baie vaut vraiment la montée ardue ! Pour des plages peu (voire pas) fréquentées, il faudra s’éloigner un peu, car la plage du centre n’a que peu d’intérêt en comparaison de ses voisines ; il y a Playa Marsella et Playa El Coco (belles et sauvages), ainsi que Playa Hermosa (idéale pour découvrir le surf sans se sentir bousculé par le monde).

León

Bienvenue dans la bouillonnante León, que l’on pourrait qualifier de capitale étudiante, tant l’ambiance et l’effervescence festives et culturelles l’illustrent à merveille. À León, il fait bon vivre ; mais à León, se ressent encore surtout le vent de la révolution sandiniste des années 60 et 70, ayant permis la chute de la dictature de la famille Somoza en 1979. Et si la politique n’intéresse pas certains voyageurs, à León, ils n’auront pas d’autres choix que de s’y intéresser, le street art et autres peintures murales racontent mieux l’histoire que quiconque ! Les principales murales se situent autour de la place centrale (« Parque Central »). Les plus intéressés pourront se rendre au Musée de la Révolution et à la Galeria de Héroes y Mártires. D’un point de vue architectural, on trouve à León parmi les plus belles églises du Nicaragua ! Si la Cathédrale surprend par ses dimensions et par la blancheur immaculée de son toit, l’église de la Recoleccion et l’église del Calvario séduisent par leurs couleurs jaunes, rouges et orangées. Au-delà de l’histoire politique et religieuse, et des musées tous plus intrigants les uns que les autres, León offre la possibilité d’aller se détendre en bord d’océan, à Las Peñitas, à seulement 30 min de route.

(Photo : Austin Curtis)

Reserva Natural Estero Padre Ramos

À l’extrême nord-ouest du pays, se trouve la Reserva Natural Estero Padre Ramos, une forêt de mangrove parmi les plus vastes d’Amérique centrale. Encore très sauvage, cette région s’adresse à des voyageurs à l’aise avec les infrastructures touristiques rudimentaires. C’est précisément dans cette réserve que l’on trouve l’un des plus grands sites de nidification de la tortue imbriquée (menacée d’extinction). Laura et Sébastien de Globeblogueurs.com racontent leur belle expérience de bénévoles dans cet article !

Les régions de Matagalpa et Jinotega

Étape indispensable pour les mordus de café, les régions montagneuses de Matagalpa et Jinotega constituent également une étape intéressante pour reprendre son souffle et se reposer loin des chaleurs étouffantes. Des randonnées au milieu des plantations de café sont possibles dans la Reserva Natural Cerro Dantali El Diablo. La région compte plusieurs fermes communautaires, invitant les voyageurs à donner un coup de main pour la récolte du café, ainsi que des usines de torréfaction. Un beau moyen d’entrer en contact avec les communautés et d’en savoir plus sur leur quotidien et la culture de ce qui atterrit dans nos tasses tous les matins, même à l’autre bout du monde. À noter ; grimper le Cerro de la Cruz offre une très belle vue sur la vallée, sur la ville de Jinotega et sur les montagnes environnantes.

Les joyaux de la côte caribéenne

Pour le paradis que l’on s’imagine à l’évocation de la mention de « Côte caribéenne », il faudra peut-être repasser. Car en réalité, on ne trouve pas nécessairement de plages de sables blancs sur la côte, mais plutôt des sols boueux, une jungle épaisse et humide, une mangrove profonde et presque impénétrable… à certains endroits, et notamment sur la côte sud ! Il faut donc préparer son voyage pour profiter du paradis caribéen et ainsi atterrir au bon endroit !

Direction Little Corn Island, ses eaux cristallines et ses criques enchanteresses pour couper avec la modernité, le bruit citadin et le stress ! Sur Little Corn Island, on peut plonger avec des requins-marteaux, s’adonner au kitesurf, ou faire des randonnées sublimes au milieu de la jungle. Légèrement plus au nord et plus proche des côtes, on trouve l’archipel de Pearl Cays, un véritable paradis comme son nom évocateur le suggère. Avec leur air de véritable bout du monde, il faut se préparer à un confort rudimentaire, à la sobriété, bref, à la beauté dans son plus simple appareil. La principale activité sur ces îles, c’est admirer la flore et la faune terrestre et marine, bref savoir ne pas faire grand chose. Vaste programme, n’est-ce pas ?

Little Corn Island (photo : Fabian Wiktor)

Crédit photo à la une : Nery Montenegro 

Ce contenu a été vérifié et mis à jour le 25 octobre 2023.

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