Le Vietnam fait bien souvent partie des pays d’Asie du Sud-Est « à voir absolument » lors d’un tour du monde ou d’un voyage au long cours. Il semble un peu moins être une priorité pour des vacances de 15 jours ou trois semaines, au profit de son presque voisin, la Thaïlande, par exemple. C’est un tort immense, car le Vietnam a beaucoup à offrir ; de ses fascinantes rizières du nord à son légendaire Delta du Mékong au sud, en passant par ses sublimes plages paradisiaques tout au long de sa côte.
Mais le Vietnam est un grand pays ; c’est assez relatif si on le compare à la France, certes, puisque sa superficie est environ la moitié de celle de notre Hexagone, mais il serait extravagant de penser que l’on peut tout voir en deux semaines. Comme nous avons l’habitude de le faire, nous suggèrerons aujourd’hui, encore et toujours, de prendre son temps pour découvrir le Pays du Dragon. C’est pourquoi nous proposons aujourd’hui des idées d’itinéraires pour des voyages de 2 semaines, 3 semaines et 4 semaines.
Les merveilles du nord (compter 2 semaines)
Quand partir ?
En septembre, assurément ! Il est vrai qu’en septembre, la mousson n’est pas encore finie et que les risques de pluie sont réels. Mais avouons que pour découvrir les fabuleuses rizières du nord, il est préférable de s’y rendre lorsqu’elles sont d’un vert éclatant, soit juste avant la récolte du riz, qui a lieu en octobre. Petit plus non négligeable, en septembre, la haute saison n’a pas commencé ! Les allergiques à la pluie choisiront peut-être février, mars, ou avril, mais… il peut faire relativement froid dans le nord !
Comment voyager ?
Dans le nord, mieux vaut privilégier la moto, car les bus n’ont pas de véritables arrêts. Ils s’arrêtent où on leur demande, pour faire monter gens, marchandises, et même du courrier ! Tout naturellement, ils s’arrêtent également pour faire descendre tout ça, ce qui fait que l’on se retrouve fréquemment à faire 12 heures de bus pour un trajet qui nous aurait pris moitié moins en moto. En théorie, pour conduire un scooter ou une moto, il faut un permis international ; en pratique, il n’est presque jamais réclamé par le loueur. Mais les routes du nord du Vietnam étant ce qu’elles sont, le mieux est de trouver un compromis : du bus pour les trajets fatigants, de la moto (ou du scooter) pour les balades ou les plus courts trajets.
Itinéraire
La capitale Hanoï (A) mérite que l’on s’y attarde un peu, à condition de s’échapper du quartier touristique. Madame Oreille l’explique très bien dans le récit de sa visite de la ville fort intéressant, et aux photos plus qu’alléchantes. Les choses sérieuses commencent lorsque l’on se met en route pour Mai Chau (B), à quelque 3 heures de bus d’Hanoï : nous sommes désormais dans le Vietnam rural ! Le village se visite aisément à vélo, au rythme des habitants, tandis que pour découvrir les environs, il faudra privilégier le scooter ou la moto.
Les curieux d’Histoire s’aventureront jusqu’à Dien Bien Phu, près de la frontière laotienne, tandis que les autres partiront directement à Sa Pa, en faisant escale à Mu Cang Chai (C). La région de Sa Pa (D) est presque le paradis des amoureux de nature et des amateurs de randonnées. Paysages montagneux, rizières en escaliers, villages et populations ethniques, voici le programme de découvertes de tout voyageur à Sa Pa… notre bémol (et pas juste le nôtre) se situe précisément ici ; la région de Sa Pa est l’une des plus touristiques du pays. Alors pour découvrir les populations ethniques et échanger réellement avec eux, mieux vaut privilégier Mu Cang Chai et son époustouflante Vallée de Tu Le, notamment.
Le stop suivant se fera à Bac Ha (E), à condition d’être en week-end, car Bac Ha est surtout connu pour son marché du dimanche où se rencontrent les différentes ethnies du nord du pays. Mais des randonnées vraiment sympathiques sont également à faire dans le coin. Le voyage se poursuit jusqu’à Ha Giang (F), capitale de la province du même nom, relativement peu fréquentée par les touristes mais néanmoins sublime. La grande boucle Ha Giang – Dong Van – Bao Lac – Parc national de Ba Be (G) séduira sans aucun doute les amoureux de nature. Mais puisque le temps semble être déjà compté avant le clou de ce séjour de 2 semaines, il faudra faire des choix !
La dernière étape, c’est bien sûr la Baie d’Ha Long (H). Évidemment, très touristique, cela peut sembler légèrement intense après 2 semaines en pleine nature et en toute quiétude. Mais il serait dommage de prendre son vol retour sans avoir vu la surpeuplée mais néanmoins sublime Baie d’Ha Long. Dans cet article, quelques recommandations et conseils permettront aux plus réticents de finalement profiter du coin (sans trop s’impatienter – eh oui, on ne peut pas faire de miracle, non plus !).
Le Vietnam du nord au sud (compter 3 semaines)
Quand partir ?
Le Vietnam offre un climat différent selon que l’on voyage au nord, au centre ou au sud du pays. Mais le meilleur moment pour avoir un temps clément à peu près partout, c’est de février à avril.
Comment voyager ?
Il existe une multitude de possibilités pour réaliser cet itinéraire : le bus, le train, la moto, le cyclo-pousse, le taxi, le minibus, le vélo… Mais globalement, notons que la moto-taxi et le taxi sont les meilleurs moyens de circuler en ville (en plus de la marche à pied, bien évidemment) ; le bus est le moins cher pour les plus longs trajets, mais il n’est guère rapide (les bus « express » sont à privilégier car ils ne s’arrêtent pas à la demande) ; le train est un poil plus rapide que le bus, mais est surtout plus sûr et plus confortable pour les longs et moyens trajets. L’avion est à également considérer pour gagner du temps.
Itinéraire
Comme pour l’itinéraire précédent, le départ se fait d’Hanoï (A) et se poursuit à Mai Chau (B). L’excursion est possible depuis la capitale pour 1 ou 2 nuits et permet d’avoir une belle immersion dans cette culture si fascinante des ethnies du nord du Vietnam. On poursuit jusqu’à la Baie d’Ha Long (C), avant de descendre vers Ninh Binh (D) (pour son célèbre site Tam Coc, notamment). On appelle cette région la Baie d’Ha Long terrestre, et pour cause, on retrouve une géologie similaire non pas sur la mer, mais au milieu des rizières.
Hué (E), cité impériale et ancienne capitale, est la porte d’entrée vers le centre du pays. Grande ville, elle peut sembler un peu épuisante aux yeux de certains, mais mérite une petite halte, notamment pour sa Citadelle ou pour une balade sur la Rivière des Parfums au coucher du soleil. Les amoureux d’Histoire trouveront en Hué tout ce qui leur faut. Les autres auront peut-être l’impression d’étouffer et aspireront alors à sortir de la ville. Le voyage continue à Hoi An (F), ville chouchou de bien des voyageurs au Vietnam ; au carrefour des influences française, chinoise et japonaise, la douce Hoi An envoûte et offre un genre de « voyage dans le voyage ». Pour ne rien gâcher, de très belles plages sont accessibles à vélo et les environs sont à visiter absolument.
Pour continuer sur cette ambiance de plages et de détente, Quy Nhon (G) s’annonce idéale ! Cette petite station balnéaire discrète, calme et peu fréquentée – en comparaison avec Nha Trang, un peu plus au sud – s’avère être également le point de départ idéal pour aller découvrir la Réserve naturelle de Ham Ho. Pour voir les plus belles criques et plages du coin, il convient de louer un scooter. Et puisque l’on parlait ci-dessus de Nha Trang, précisons que la ville est effectivement très touristique, et surtout fréquentée par des Russes ; il ne faudra donc pas être (trop) étonné de constater que bien des enseignes sont écrites en alphabet cyrillique…! Cela dit, la ville peut mériter un petit arrêt. Certains ont réussi à y trouver de très chouettes coins, après avoir entendu bien du négatif au sujet de cette ville ! Les amateurs de vie nocturne, quant à eux, y trouveront définitivement leur compte.
Cap ensuite sur Mui Né (H), paradis du kitesurf, également célèbre pour ses immenses dunes de sable. Pour profiter de cette (autre) station balnéaire, voici quelques conseils avisés ! Le voyage se poursuit à Hô Chi Minh (I), étape évidemment immanquable pour les amateurs d’Histoire, d’architecture coloniale, de musées, …et de chaos urbain ! Le séjour se termine par la découverte du fameux Delta du Mékong ; il existe de nombreuses possibilités, notamment via des agences qui opèrent souvent depuis Hô Chi Minh (on ne peut pas les louper dans les rues de la ville). Les réticents aux tours organisés préféreront se débrouiller par eux-mêmes. L’une des possibilités est de rejoindre l’île de An Binh (J) pour découvrir la vie des habitants dans la quiétude la plus totale. Quoi de mieux après l’effervescence de la grande ville, et surtout, pour finir ce voyage sous les meilleurs auspices ?!
Le Vietnam et ses secrets (compter 4 semaines au moins)
Quand partir et Comment voyager ?
Nos recommandations sont les mêmes que pour l’itinéraire précédent.
Itinéraire
Le voyage démarre, à l’inverse des deux précédents itinéraires, au sud du pays, à Hô Chi Minh (A), qui ravira, comme dit précédemment, les amateurs d’Histoire, d’architecture coloniale, de musées, et de chaos urbain. Cap ensuite sur Vinh Long (B), au coeur du Delta du Mékong, pour découvrir la vie des Vietnamiens au rythme des pulsations du fleuve. Ceux qui souhaitent la tranquillité, pourront choisir de séjourner sur la petite île d’An Binh (comme cité dans l’itinéraire précédent) ou bien de partir en quête de leur propre havre de paix !
Le voyage se poursuit à Mui Né (C), dont nous vantions précédemment les belles dunes de sable, puis à Da Lat (D), petite ville montagneuse que les Vietnamiens aiment appeler « Le petit Paris ». La ressemblance est assez vague, pour nous Français, mais la ville n’en reste pas moins charmante et reposante. Réputée pour être très fleurie et offrir des fruits et légumes frais de qualité, c’est le moment idéal pour rattraper les 5 fruits et légumes par jour qui auraient été oubliés précédemment !
Pour remonter vers le nord du pays, nous recommanderons les mêmes arrêts que pour l’itinéraire précédent : Nha Trang pour les fêtards ou autres amateurs de stations balnéaires agitées ; Quy Nhon (E) pour ses plages reposantes et désertes ; Hoi An (F) pour sa beauté et sa douceur de vivre ; Hué (G) pour ses richesses culturelles. Pour profiter au mieux de la côte et de ses richesses, il ne faut pas hésiter à s’arrêter au gré de ses découvertes, et à louer un scooter pour s’aventurer davantage dans les terres. C’est l’un des grands avantages d’avoir plus de temps pour cet itinéraire-là. Les plus belles surprises se découvrent lorsque l’on ne s’y attend pas, au gré des rencontres dans les petits villages plus isolés.
Avant de rejoindre le nord, une petite escale à Son Trach (H) s’impose, afin d’aller visiter les surprenantes grottes de Phong Nha dans le Parc de Phong Nha Ke Bang, classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO.
La fin du voyage sera finalement consacrée au nord. Hanoi (I) sera l’ultime grande ville avant d’entamer un périple à travers les rizières, en suivant, par exemple, le premier itinéraire de cet article qui emmenait le voyageur de la capitale à la baie d’Ha Long, en passant par Ma Chau, Mu Cang Chai et éventuellement Sa Pa, Bac Ha, Ha Giang, puis la boucle en moto jusqu’au Parc national de Ba Be.
L’avantage de cet itinéraire, c’est qu’il est modulable à souhait. Ne pas en prévoir trop permet alors de laisser de la place à l’imprévu et aux rencontres fortuites. Alors, conquis ?
Crédit photo à la une : Hưng Nguyễn Việt