Interview voyageurs : Le tour du monde en couple d’Ondine et Aurélien

Ondine et Aurélien se sont rencontrés sur les bancs de la fac il y a 10 ans. Fans de sport, de ciné, et de voyage, ils profitaient de leurs vacances et de longs week-ends pour découvrir de nouveaux horizons de façon régulière. Jusqu’au jour où ils ont pris cette grande décision, celle du voyage au long cours, un voyage d’un an autour du monde, en amoureux.

Ils ont choisi Zip World pour l’élaboration de leur itinéraire et l’achat de ce billet « tour du monde » : Paris – Kuala Lumpur – Jakarta – Hong Kong – Katmandou – Bangkok – Sydney – Nouméa – Papeete – Ile de Pâques – Santiago // Quito – Iles Galapagos – Madrid – Paris.

Au programme de leur voyage, donc : Indonésie, Hong Kong, Népal, Thaïlande, Birmanie, Laos, Cambodge, Nouvelle-Calédonie, Vanuatu, Polynésie, Ile de Pâques, Chili, Argentine, Bolivie, Pérou, Equateur.

Les Bikets en Polynésie
En Polynésie

Salut les Bikets ! Pouvez-vous nous expliquer comment vous est venue l’idée de faire un tour du monde ?
Nous travaillons depuis 7 ans et depuis cette date, nous aimons voyager au moins une fois par an. A chaque voyage, on augmentait un peu la durée mais ça ne suffisait jamais, et à chaque retour de voyage on commençait quasiment tout de suite à penser au prochain. On avait toujours eu cette idée de tour du monde dans la tête, mais on voyait ça plutôt comme un rêve inaccessible, le genre de choses que les autres font, mais qui n’est pas possible pour nous. On s’est renseignés un peu plus sur ce type de voyage au long cours et on s’est rendus compte que ce n’était pas totalement inabordable et que ça pourrait être jouable. La condition sine qua non pour partir était qu’au moins un d’entre nous puisse obtenir un congé sabbatique parce qu’on ne voulait pas se retrouver sans rien au retour. On en a donc parlé à nos employeurs respectifs et les deux étaient d’accord ; on pouvait donc partir avec l’assurance de retrouver tous les deux notre job en rentrant, que demander de plus ! A partir de là on est rentrés à fond dans la préparation et on était déjà un peu partis dans notre tête.

Au fait, pourquoi vous appelle-t-on « les Bikets » ?
C’est une longue histoire, mais pour faire court ce sont nos surnoms en France : Bikette et Biket, ou les Bikets. Quand on a commencé à créer le blog, on essayait de trouver un nom qui soit accrocheur et que l’on puisse retenir assez facilement. On a donc sondé pas mal d’amis ou collègues avec plusieurs propositions, mais celui qui l’a emporté haut la main était www.biketsworldtour.com.

Vous dites avoir pas mal voyagé depuis que vous êtes ensemble, quel type de voyages aviez-vous fait ?
On est allés voir les fjords en Norvège, on a parcouru l’Islande en 4*4 et ses grandes étendues désertiques, on a fait le tour de la Nouvelle-Zélande en campervan, on a traversé la Mongolie en jeep de l’armée russe des années 50, on a fait un road trip d’un mois dans les parcs de l’Ouest des Etats-Unis, on a parcouru l’Ecosse en long en large et en travers ; on avait donc déjà voyagé un peu avant de partir, et à chaque fois dans des pays offrant de grands espaces et des paysages à couper le souffle. Même si on est plus adeptes de grands espaces que de la foule, on profite quand même de quelques week-ends prolongés pour aller visiter des villes. On est notamment allés à Rome, Londres, New York, Singapour, Amsterdam, Budapest, Dublin…

Les Bikets en stop au Vanuatu
Au Vanuatu

Et ce tour du monde alors ? Pouvez-vous nous présenter ce grand voyage ?
Ce voyage est prévu pour une année au court de laquelle nous traversons une douzaine de pays. Pour pouvoir profiter de chaque pays, nous avons prévu en moyenne un mois dans chacun d’entre eux. L’itinéraire a été assez rapide à mettre au point dans les grandes lignes : nous voulions passer du temps en Asie, visiter quelques îles du Pacifique et terminer par l’Amérique du Sud. On a pris chacun un papier et on a inscrit une liste de pays que nous voulions voir : on avait beaucoup de pays en commun. Ayant les mêmes gouts de voyage, ça n’a pas été trop compliqué pour se mettre d’accord. Pour finaliser ce trajet, nous avons été bien conseillés par l’équipe de Zip World sur les périodes et les escales à effectuer. Ce Tour du Monde n’a pas réellement de but précis mais est plutôt une occasion de découvrir d’autres pays, d’autres cultures. Nous voulions absolument en profiter pour pouvoir aller dans des destinations où nous n’aurions certainement pas pu aller autrement car trop chères, trop loin… Il s’agit notamment du Vanuatu, de la Polynésie, de l’Ile de Pâques et des Galapagos. Mais heureusement, grâce aux billets tour du monde, ces destinations n’augmentaient pas beaucoup le prix total, on en a donc profité. 

Comment s’appréhende un voyage en couple ? Est-ce parfois difficile ?
On s’est posé énormément de questions avant de partir, mais s’il y en a bien une qui ne nous a pas inquiétés c’est de savoir comment ça allait se passer pour nous deux. Nous sommes en couple depuis 10 ans, nous avons déjà beaucoup voyagé ensemble et connaissons nos habitudes de voyage. Nous savions que ce point là ne serait pas un problème. Après un peu plus de 8 mois sur la route, ça se confirme : tout se passe très bien. Voyager à deux est certes moins évident pour faire des rencontres mais ça permet de se sentir un peu plus en sécurité et de se conforter dans les choix à effectuer au cours du voyage. Partager ces moments avec quelqu’un est aussi très important. 

Les Bikets dans le désert de San Pedro de Atacama, Chili
Dans le Désert de San Pedro de Atacama, au Chili

Parlez-nous des défis que l’on trouve sur votre blog !
A notre soirée de départ, nos amis nous ont concocté une première lettre « anonyme » nous demandant d’effectuer certaines choses en Indonésie, notre premier pays. On nous a fait comprendre qu’il y en aurait une autre par pays. On a trouvé l’idée intéressante, on s’est pris au jeu et on a décidé de l’intégrer au site comme une rubrique à part entière. On a vu qu’avec le temps, les défis s’intensifiaient et qu’ils étaient de plus en plus difficile à relever. On pense les avoir quasiment tous réussis jusqu’à maintenant, sauf ceux avec les chauves souris (Indonésie et Vanuatu)… On ne sait pas ce qu’ils ont avec ces petites bêtes, mais même au bout du monde, ça ne se trouve pas dans chaque arbre. Ils ont également la fâcheuse habitude de nous faire manger tout et n’importe quoi (araignées, insectes, durian, plats typiques pas très ragoutants…) et dans ces cas là, c’est toujours Biket qui s’y colle. Même si ce n’est pas toujours facile à effectuer, ça nous amuse bien de pouvoir les réaliser.

Quel type de voyageurs êtes-vous ?
Tous les voyages que l’on a faits jusqu’à maintenant, on les a préparés nous mêmes. On y pense assez longtemps à l’avance et on s’occupe de tout (billets d’avion, transports sur place, itinéraires, logements…). On aime bien cette phase préparatoire parce que lorsque l’on pense au voyage, on est déjà en voyage. Alors autant dire que la préparation d’un tour du monde c’est l’extase ; ça dure certes un peu plus longtemps (environ un an et demi pour nous) et les points à régler sont un peu différents (que faire du logement, travail, budget, matériel, blog, itinéraire, billets d’avion, moyens de paiement, impôts…) mais qu’est ce que c’est jubilatoire quand on s’y met et qu’on peut se dire « dans 6 mois on sera dans tel pays ».

Ensuite, au niveau confort, on est toujours partis avec notre toile de tente, même en Islande où on a eu du -5°C. On se contente vraiment du minimum pour le confort (1 douche en 3 semaines en Mongolie) et on préfère économiser là-dessus pour pouvoir partir plus longtemps. Par exemple en ce moment, on est en train de faire un road trip en Patagonie pour remonter jusqu’à Santiago. On a opté pour un campervan, un petit fourgon aménagé pour pouvoir y dormir. Jusque là, c’est correct niveau confort, mais en cette saison en Amérique du sud c’est l’automne, voire le début de l’hiver… Il commence donc à faire froid et le van n’a aucune isolation et n’a pas de chauffage (sauf quand on roule bien sûr). On a eu des soirées et des nuits très froides, où le matin il a fallu gratter le givre à l’intérieur tellement il faisait froid. On est obligés de dormir les fenêtres ouvertes pour éviter au maximum la condensation (pas très efficace).

Les Bikets au haut du volcan Rinjani à Lombok, Indonésie
Au sommet du Mont Rinjani, Lombok, Indonésie

Quel est votre budget pour ce tour du monde ?
Pour ce tour du monde, on a écumé la toile et les blogs de tourdumondistes. A partir de là nous avons effectué une simulation à la louche et on a vu qu’il fallait un budget autour de 15 000 € par personne, compte tenu des pays qu’on visitait. Travaillant depuis 7 ans, on avait quelques économies, mais à partir du moment où on a décidé de partir, on a limité les dépenses et on a essayé d’économiser un peu plus. Pour limiter les dépenses, on a également utilisé tout ce qui était possible : on a négocié avec nos banques pour les frais bancaires ; résultat, on ne paye aucun frais de carte de crédit pendant un an ; on s’est faits vacciner à l’Hôpital Saint Louis à Paris où les vaccins sont quasiment deux fois moins chers qu’ailleurs, en plus ce qui nous restait à payer était pris en charge par la mutuelle. Jusqu’à présent, on est à peu près dans le budget ; certains pays ont été plus coûteux que ce qu’on envisageait (Népal) et d’autres beaucoup moins (Birmanie, Vanuatu, Polynésie). C’est très difficile de se faire une idée du budget en regardant des blogs de voyageurs parce que le coût dépend tellement des habitudes de voyage de chacun. D’après les infos qu’on avait eues, on pensait par exemple que la Birmanie allait être le pays le plus cher en Asie, et de loin ; au final ça a été quasiment le moins cher, juste devant le Cambodge, et sans se restreindre.

Jusqu’à présent, quels lieux ou pays vous ont particulièrement marqués ?
En Asie, c’est la Birmanie qui nous a le plus marqués. La raison à cela est certainement la gentillesse et l’accueil des habitants, mais également le fait que ce pays, ouvert depuis peu au tourisme, reste encore assez authentique et n’est pas encore pollué par l’industrie du tourisme de masse comme son voisin la Thaïlande. Les paysages n’y sont peut être pas les plus beaux d’Asie mais les Birmans ont tellement envie de partager et d’aider les voyageurs que c’en est très touchant, alors qu’eux mêmes n’ont pas grand chose à partager. Ce qui nous a le plus marqué c’est quand on a redescendu l’Ayeyarwady en bateau, un gros ferry transportant des marchandises et quelques voyageurs, exclusivement des Birmans, à l’exception de nous deux. On ne savait pas trop à quoi s’attendre en prenant ce bateau et on a vite compris : on dormait à même le pont sur la tôle du sol, en plein vent. Nous n’avions rien pour dormir, ni matelas ni couverture, ni sac de couchage…et les nuits sont très fraiches sur le fleuve. Notre voisine de pont, une petite dame agée, nous a gracieusement prêté des couvertures pour qu’on n’ait pas froid ; la nuit on l’a même surprise en train de nous border parce que nos pieds dépassaient ; elle nous a aussi donné à manger et à boire… Une très belle expérience de partage.

Un autre pays que nous avons adoré est le Vanuatu. On y allait principalement pour le volcan sur l’île de Tanna, mais on ne savait pas réellement à quoi s’attendre pour le reste. On a en fait découvert que ces îles sont tout simplement magnifiques et qu’on y trouve les plus belle plages que l’on n’avait jamais vues. En plus de ça les gens rivalisent de gentillesse et d’accueil avec les Birmans, c’est pour dire !

Mère et enfant à Kalaw, en Birmanie
En Birmanie

Quel est l’élément indispensable de votre sac à dos ?
Biket : on a essayé de limiter au maximum les objets superflus, donc quasiment tout nous a servi ou nous est indispensable. Mais ce qui est peut être le plus utile c’est la lampe frontale parce que presque partout où on est allés, on en a eu besoin ; soit pour un trek de nuit, dans un village sans électricité, pour se promener la nuit dans les nombreuses villes sans éclairage…

Bikette : étant très amatrice de photo, l’élément indispensable pour moi est mon appareil photo. Avant de partir j’avais un reflexe, mais c’était un peu encombrant. J’ai alors trouvé une alternative : un hybride, un Olympus OMD EM-5. Je suis donc partie avec 3 objectifs, plus un acheté en cours de route à Hong Kong. Je ne regrette pas du tout ce choix. 

Quel conseil donneriez-vous aux voyageurs ou aux couples qui voudraient tenter l’aventure ?
Ne pas hésiter et foncer ! On s’en fait toute une montagne, mais un tour du monde n’est pas aussi cher que l’on croit, c’est le prix d’une voiture, alors pourquoi ne pas garder l’ancienne et vivre une expérience inoubliable ?

Les Bikets et leur van aménagé en Amérique du Sud

Qu’envisagez-vous à votre retour de voyage ?
Cette question est assez délicate, on se la pose quasiment tous les jours. Après un an de voyage, ça va être très difficile de revenir à la réalité du quotidien sédentaire. Le voyage et les découvertes nous font nous poser beaucoup de question sur notre vie en France. On aurait envie de continuer à voyager autant que possible… Mais le plus vraisemblable, et ce qui est prévu, est que l’on reprenne notre travail ; d’une part, parce qu’il faudra recommencer à gagner de l’argent pour pouvoir repartir en voyage, et d’autre part, parce que comme on a pris un congé sabbatique, on s’est engagés à reprendre notre travail. Ça fait partie du contrat ; on s’y est engagés. Mais rien ne dit que dans quelques temps (mois, années) on ne se tourne pas vers un autre projet nous permettant de voyager à nouveau, ou de vivre autrement…

Retrouvez toutes les aventures des Bikets sur leur blog : http://biketsworldtour.com.
Vous pouvez également les suivre sur Facebook : www.facebook.com/biketsworldtourcom

Ce contenu a été vérifié et mis à jour le 20 novembre 2023.

 

 

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