Long voyage en bus, conseils et mode d’emploi

Alors que « l’on se meurt » volontiers en râlant allègrement lors d’un trajet Paris-Marseille en TGV parce que l’on arrive étonnamment à trouver ça trop long, on survit avec une facilité déconcertante à un 24 heures de bus à l’odeur douteuse au Pérou.

S’il est vrai que lors d’un voyage au long cours on apprend très vite de nos erreurs, commencer le périple en faisant la bêtise de ne pas prévoir l’indispensable pour un premier 30 heures de bus, cela peut laisser un souvenir impérissable dans l’extrême mauvais sens du terme.

Voici donc quelques conseils et astuces pour survivre à un long voyage en bus dans de bonnes conditions.

Le prix et l’organisation, la base de tout voyage

Dans certains cas (temps restreint, très grande distance, etc), il est préférable de réserver son voyage en bus à l’avance. Dans d’autres (grande flexibilité dans ses horaires et ses trajets), il peut vraiment être pertinent de se rendre au terminal de bus et de se laisser tenter par ce que les vendeurs ont à nous offrir ; régulièrement (en Amérique du Sud notamment), les compagnies de bus bradent les prix des tickets quelques minutes avant le départ des bus qui ne sont pas pleins.

Il est également important de se renseigner un peu en amont sur la réputation des compagnies, sur ce qui est inclus ou non dans le prix (parfois il y a le(s) repas), sur la catégorie de sièges, etc. Dans bien des situations, les prix peuvent être négociés à condition de savoir ce que l’on négocie et de ne pas avoir l’air de sortir fraîchement de l’aéroport. Les compagnies préfèrent remplir leurs bus à moindre prix que de laisser des places vacantes. 

La climatisation, cette abjecte réalité de la vie en autobus

Pour une raison assez énigmatique, la climatisation est toujours réglée à « beaucoup trop froid » dans à peu près tous les bus touristiques de la planète. Le choc thermique est assez fatal dans les pays chauds, si bien qu’il n’est absolument pas aberrant de voir les voyageurs sortir de leur sac l’équivalent d’un équipement pour trekker au Népal en plein hiver avant de grimper dans le bus. Parfois, il fait juste frais et un petit gilet/sweat suffit. Parfois, on enfile son bonnet et ses gants (vu et vécu en Bolivie, on n’exagère même pas !).

(Photo : Jonathan Borba)

La lutte contre « l’ennui »

L’ennui en voyage devrait être assez relatif, tant les paysages qui défilent sous nos yeux lorsque nous sommes sur la route sont diversifiés, stupéfiants, et tout à fait différents de ce que nous avons l’habitude de voir sur l’A6 Paris-Lyon. Regarder par la fenêtre peut parfois suffire à certains, mais avouons qu’avec quelques occupations supplémentaires, on parvient souvent à faire passer le trajet encore plus rapidement. Pour cela, il faut penser à emporter dans son bagage à main un bouquin ou sa liseuse, le guide de sa prochaine destination, un jeu de cartes si l’on voyage à plusieurs, ou toute autre activité que l’on affectionne dans la vie en général (tricot ? Sudoku ?). Il faut savoir aussi que certains bus disposent du Wifi et/ou diffusent des films durant le trajet.

Mais la meilleure occupation dans un bus (en réalité, dans un transport en général) c’est tout de même d’écrire ; lors d’un voyage au long cours, nombreux sont ceux qui optent pour le carnet de voyage, afin de faire part de leurs observations et ressentis, afin de ne rien oublier, en somme. Lorsque le paysage défile de l’autre côté de la vitre, l’inspiration arrive bien souvent toute seule, et le trajet passe à une allure folle. NB : amateur d’écriture ronde et parfaite, mieux vaut oublier ça, les routes du monde ont légèrement « vécu », ce qui a fatalement un léger impact calligraphique…

Le confort, autant que faire se peut

Dans la lutte contre « l’ennui », certains ont choisi leur bataille et fait leur choix, ils occupent leur temps… en dormant. D’ailleurs, de nombreux trajets sont proposés de nuit, ce qui rend généralement service aux voyageurs – puisqu’ils économisent ainsi une nuit d’hôtel. Tout baroudeur qui se respecte sera bien évidemment capable de dormir dans des conditions parfois difficiles, mais ces conditions peuvent être carrément terribles si on ne prévoit pas ce qu’il faut pour dormir correctement. Chacun verra midi (ou minuit) à sa porte, mais l’oreiller gonflable, la couverture, le gros sweat à capuche, le bonnet, les écouteurs & la musique, et éventuellement les boules Quiès, constituent le kit de survie de la nuit en bus. Libre à chacun de l’adapter ; un pyjama, oui pourquoi pas ? Mais pour éviter d’en arriver là, il est important de juste penser à porter des vêtements amples et confortables.

(Photo : Jonathan Borba)

Manger et boire

Si certains bus s’arrêtent au milieu de nulle part pour que les bons touristes passagers se restaurent dans l’unique spot à 100 km à la ronde, certains seront contents d’avoir leur sandwich ou leurs biscuits, là où le moindre riz frit coûte l’équivalent de 4 fois le prix normal.

Concernant la boisson, il est primordial de penser à prendre de l’eau en toute circonstance. Cela peut sembler être une évidence, mais on aurait vite fait d’éviter de « s’encombrer » d’une grosse bouteille d’eau dans le cas où les compagnies incluent le plateau repas dans le prix de leur billet. Sauf que… certaines d’entres elles ne servent que des sodas sucrés et aucunement de l’eau. Croyez-nous, deux à trois dizaines d’heures de bus en buvant que des boissons sucrées, c’est assez terrible. Et n’essayez pas l’eau des toilettes ; elle n’est pas potable.

La vigilance, car les voleurs sont partout

Et oui, ils sont même dans les bus. Peu importe l’endroit du monde, on recense des histoires de vols d’argent et d’effets personnels à peu près partout ! La règle d’or n°1, c’est de ne jamais laisser son bagage à main dans les racks situés au-dessus de nos têtes, notamment si ledit bagage contient des objets de valeur et/ou de l’argent. La règle d’or n°2, c’est de ne pas non plus le laisser sous le siège ou à nos pieds, il suffit de s’endormir pour que des mains peu innocentes se glissent habilement entre nos jambes. Généralement, ces mains subtiles auront la brillante idée de voler un petit quelque chose dans le sac, de manière à ce que l’on s’en rende compte le plus tard possible, idéalement une fois à destination (souvent de l’argent, mais sans prendre tout le portefeuille). Le mieux est donc de dormir avec son sac dans les bras, servant d’oreiller par exemple. Autre point qui a son importance, les voleurs en voyage peuvent aussi être… les voyageurs. On aurait tendance à moins se méfier de ceux qui sont « dans la même galère que nous », et pourtant…

Crédit photo à la une : Ash Gerlach 

Ce contenu a été vérifié et mis à jour le 9 novembre 2023.

5 commentaires

  1. Oui, qui pourrait m’expliquer pourquoi elle doit toujours être poussée à fond cette clim ???

    Au même moment, après quelques années de break, je retrouvai le plaisir d’emprunter un bus local…

    [suppression de lien]

    Car c’est je le crois la plus belle évasion en voyage !

  2. Plus simple que de dormir sur son sac à dos (pas le plus confortable et le plus simple avec le peu d’espace…) c’est de fermer la double fermeture du sac à dos avec un cadenas

    1. Fermer son sac à dos à clé n’empêchera pas les voleurs de l’emporter lors d’un arrêt en pleine nuit, ou bien d’y donner un coup de couteau discret pour y voler argent ou autre. L’un de nous en a malheureusement été témoin dans un bus de nuit en Asie. 🙁

  3. Je me rappelle d’un transport en bus en Malaisie, nous venions de faire un voyage de nuit en avion, Paris -Kuala Lumpur, et nous devions nous rendre à Penang. Nous avons alors fait le trajet en bus, 6 h, et quel délice, nous avions des sièges couchette, cela nous changeait des sièges de la classe economique ! le bus traverse des forêts de palmiers exploités pour l’huile, le paysage est fort monotone. Bien que luttant contre le sommeil pour ne pas en rater une miette, nous n’avons pas pu résister, et nous avions dormi à loisir,nous n’avions pas connu de problème de climatisation, nous n’avions ni trop chaud, ni trop froid.
    Ce voyage à été un pur bonheur

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