Travailler pendant un tour du monde : bon plan ou mauvaise idée ?

Bien malheureusement, on est toujours contraint d’aborder le fameux sujet de l’argent lorsque l’on parle de voyage ; et oui, l’argent, c’est bel et bien le nerf de la guerre, quoi qu’en disent ceux qui tentent – non sans mal – de nous prouver par A + B que l’on peut voyager avec un 1$ par jour. Mais économiser durant de (très) longs mois la somme nécessaire à un tour du monde ou à un voyage au long cours peut sembler, pour certains voyageurs, une tâche quelque peu fastidieuse. Ceux-là choisiront alors l’option de travailler sur place, dans les pays qu’ils visiteront, afin de renflouer les caisses en cours de route. Bonne idée à première vue, mais entrons un peu plus dans le vif du sujet…

Il est vrai que de travailler en route peut considérablement contribuer à enrichir son expérience personnelle, et ce, peu importe le travail. Travailler dans un pays que l’on visite permet de mieux comprendre ses coutumes, ses traditions, ses enjeux, ses réalités, mais également les locaux et leur façon de voir la vie. On en ressort grandi, confiant, et bien plus à l’aise avec les différences culturelles et les gens (en partant du principe, bien sûr, que l’expérience se soit bien déroulée). Dans certains cas, pour les voyageurs qui parviendraient à trouver un emploi dans leur domaine d’activité, on peut également enrichir son expertise professionnelle, ce qui est extrêmement positif une fois de retour dans un quotidien plus classique, en France.

Généralement, en voyage, il existe deux moyens de travailler : le travail contre salaire (la manière classique de travailler, pour les Occidentaux que nous sommes), et le travail contre service. Si l’on pourrait avoir tendance à rechercher exclusivement le premier, il ne faut surtout pas négliger le second !

Le travail contre service

En voyage, l’hébergement est un important pôle de dépense, on n’apprendra rien à personne en disant cela. Dans de nombreux pays et régions touristiques, il pourra être possible de travailler contre un toit pour la nuit, et parfois même le repas. C’est souvent possible dans les auberges de jeunesse, il suffit de leur demander au cours du voyage. Cette méthode-là permet d’économiser considérablement dans les pays où l’hébergement peut coûter très cher (Australie, Nouvelle-Zélande, États-Unis, Canada, etc), mais elle ne permet pas de gagner de l’argent ; il faut le prendre en considération, et donc ne pas prévoir de partir en voyage les poches totalement vides non plus.

Autre méthode très connue et appréciée des voyageurs, le WWOOFing. En anglais, « WWOOF » signifie World-Wide Opportunities on Organic Farms. C’est un réseau mondial de fermes bio. De très nombreux pays proposent des missions de WWOOFing, de la Tanzanie au Costa Rica, en passant par le Kazakhstan ou le Belize. Le concept est assez simple ; ces fermes accueillent des personnes désireuses d’aider au sein de la ferme (missions agricoles, de jardinage, de construction, etc), en échange du gîte et du couvert. Tout est clairement explicité sur le site officiel. En cliquant sur le pays de son choix (en bas de la page d’accueil), on atterrit sur le site de l’association de WWOOF du pays de son choix et l’on peut consulter la liste des fermes et leurs offres (il faut cependant payer son adhésion WWOOF pour cela). Au-delà d’un hébergement gratuit, le WWOOFing est une véritable expérience humaine où le partage de valeurs communes est absolument fondamental.

(Photo : Alora Griffiths)

Dans la même lignée, des sites comme HelpX ou Workaway, mettent en relation des hôtes et des volunteers (voyageurs volontaires) via des missions en tous genres (travaux d’entretien, missions agricoles, baby sitting, soin des animaux, cours d’anglais, aide humanitaire, etc) partout autour du monde. Là encore, il s’agit de partager un quotidien, des valeurs communes, et la volonté de participer au développement des communautés qui accueillent. On peut par exemple trouver une demande de volunteer dans un ranch de l’ouest canadien pour 25h/semaine de jardinage, de travaux de ferme, d’aide à l’accueil des touristes, en échange de la chambre, des repas, et de randonnées à cheval à volonté, incluant des leçons d’équitation pour les débutants. Au Népal, gîte et couvert (ainsi qu’air pur et incroyables aventures humaines !) sont offerts aux volunteers qui souhaiteraient aider à l’enseignement de l’anglais, dans une école du centre du pays, au pied des montagnes de l’Himalaya. Chouette cadre de travail, tout de même…!

En parallèle, des sites proposant du gardiennage de maison (housesitting en anglais) sont de plus en plus populaires. Il s’agit principalement de prendre soin de la maison, des plantes et éventuellement des animaux en l’absence des propriétaires, en échange bien sûr de pouvoir jouir de ladite maison gratuitement. Le site TrustedHousesitters est vraisemblablement le plus connu et le plus complet, mais Nomador est également intéressant, car tout en français.

Si l’on s’oriente vers les logements plus insolites, on peut compter sur le bateau ! L’avantage du bateau, c’est qu’en plus de nous offrir un « toit » sur la tête, il est également un moyen de transport gratuit, si l’on opte pour l’échange de bons procédés ! Plusieurs sites (comme Vogavecmoi ou Bourse aux Équipiers) mettent en contact les propriétaires de bateaux et les voyageurs avides de nouvelles expériences, prêts à s’engager comme skipper/équipier, le temps d’une traversée. Une expérience de navigation peut être demandée en fonction des traversées, mais la plupart du temps, elle n’est absolument pas exigée. On apprend vite, sur un bateau, pour peu que l’on ne soit pas fainéant !

(Photo : Ian Keefe)

Le travail contre salaire

Voilà une méthode de travail qui nous est bien plus familière et que l’on recherche généralement en tout premier lieu, car bien souvent, dans nos esprits, travail = salaire. Trouver un emploi à l’étranger lors d’un voyage n’est pas toujours une mince affaire. Alors que l’on imaginerait les choses plus aisées, on peut souvent être très déçus. La meilleure des méthodes pour trouver un travail en Océanie, en Amérique du Sud ou en Asie, c’est de se munir d’un CV (adapté aux codes du pays) et de persévérance. Dans la mesure du possible, mieux vaut se déplacer en personne, cogner aux portes, faire marcher notre réseau sur place, même si le réseau en question n’est composé que du responsable de l’hostel rencontré la veille, ou du serveur du café où l’on a déjeuné le matin-même.

Oui, mais… (parce qu’il y a forcément un « mais »)

Pour travailler à l’étranger, il faut avoir un permis spécial. Les permis ou visa de visiteurs/touristes avec lesquels on voyage la plupart du temps, ne permettent pas de travailler. Dans certains cas, même le bénévolat est considéré comme du travail. De très nombreux voyageurs décident de travailler « au noir », sans visa, ce qui est profondément illégal et peut parfois être très risqué dans certains pays (expulsion, interdiction de revenir sur le territoire pendant X temps, etc). Il n’y a pas de règle générale, c’est du cas par cas en fonction du pays, de ses lois, mais également – soyons honnêtes – du niveau de tolérance du pays face à ces pratiques. Nous sommes forcés de reconnaître que dans certaines situations, les voyageurs décidant de travailler au black ne prennent pas d’énormes risques. Mais nous ne pouvons évidemment pas encourager cette pratique. Quoi qu’il en soit, il convient donc de se renseigner (y compris pour le bénévolat) avant de partir ou avant de se lancer dans un emploi/dans une mission. En plus des risques légaux que constitue le travail « au noir », il est important de prendre en considération que n’étant pas protégé par la loi, il n’y aura absolument rien à faire en cas de litige avec l’employeur. Pour se renseigner à ces sujets, il faut consulter le site du Ministère des Affaires étrangères et du Développement international.

(Photo : ConvertKit)

La bonne nouvelle cependant, c’est qu’il peut être relativement simple d’obtenir un permis de travail dans certains pays où l’on se rend dans le cadre d’un tour du monde : il s’agit du Working Holiday Visa, bien sûr ! Ce n’est plus un secret aujourd’hui, mais beaucoup ignorent en revanche que de nouveaux pays offrent depuis très récemment ce permis magique, permettant de voyager ET de travailler dans le pays en toute quiétude. La condition sine qua non ? Avoir moins de 30 ans (35 ans pour l’Australie, le Canada et l’Argentine) et avoir un minimum d’argent sur son compte pour subvenir à ses besoins sur place (le montant est fixé par le pays d’accueil et donc propre à chaque destination).

En plus des très célèbres Australie, Canada, Nouvelle-Zélande, et Argentine, il est désormais possible de faire une demande de WHV (ou Permis Vacances Travail) pour le Brésil, la Corée du Sud, le Chili, la Colombie, l’Equateur, Hong Kong, le Mexique, le Pérou, le Japon, l’Uruguay et Taïwan ! De très nombreuses infos très utiles se trouvent sur le site PVTistes.net.

Alors ? L’expérience de travail à l’étranger vous branche-t-elle ? Vous seriez plutôt Working Holiday Visa en Australie ou WWOOFing en Colombie ?

Crédit photo à la Une : Petr Sevcovic 

Ce contenu a été vérifié et mis à jour le 4 octobre 2023.

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