Faire le tour du monde ? …Un rêve accessible à tous ?

Faire le tour du monde… Pour beaucoup il s’agit d’un désir inaccessible, d’un vieil héritage inconscient du poussiéreux Tour du monde en 80 jours de Jules Verne, offert par notre Papy Georges lors d’un certain Noël 89. Mais pas que. Le voyage « autour du monde » fait rêver, laissant flotter autour de lui ce sentiment de liberté, loin de la chaise de son bureau, des transports en commun bondés, des passants pressés et agacés. Le voyage « autour du monde », on le voit aisément comme des vacances prolongées, comme une rencontre avec cet inconnu édenté ou cet enfant qui joue pieds nus avec de la terre jusque dans les oreilles.

C’est plein de clichés que l’on se demande alors si ce chanceux collègue annonçant sa démission a gagné au loto. Parce que, comment peut-il décemment partir un an en vacances ? Puis arrive l’annonce du voyage de la cousine Lulu et du cousin Machin ; quoi, eux aussi s’y mettent ? Et si faire le tour du monde n’était plus une douce utopie ? S’il s’agissait d’un rêve accessible à tous ?

Faire le tour du monde ?

Je préfère mettre des guillemets au terme de « tour du monde », parce que sans cela, il peut sembler inexact. La plupart des voyageurs « tourdemondistes » ne passe pas par tous les pays de notre planète, et ne parcourt pas les 5 continents. Mais admettons qu’il est plus rapide et plus clair de parler de « tour du monde » que d’un « voyage-itinérant-à-travers-une-dizaine-de-pays-d’Amérique-d’Asie-et-d’Océanie ». Et que partir d’Europe par l’Est pour y revenir via l’Ouest, cela constitue une jolie boucle qui fait bel et bien un tour…. Du monde.

Alors voilà, si tout le monde peut se lancer, que faut-il ? Voici une liste de pistes de réponses (non-exhaustive)…

Un compte en banque bien rempli ?

Oui et non. Tout dépend de la manière de voyager de chacun. Certains parviennent à tenir un an avec 8 ou 10.000 euros, d’autres ont besoin de plus (d’un peu plus à beaucoup plus). A noter qu’une année de vie à Paris, à Marseille ou même à Tourcoing revient à bien plus cher que cela. Evidemment, le choix des pays à son importance, voyager en Australie ne coûte pas le même prix que de voyager en Bolivie.

Être sportif ?

Si tu prévois de grimper l’Annapurna ou de descendre l’Amérique du Sud à vélo, il est préférable, oui. Si tu prévois de visiter tranquillou-Bilou et de t’arrêter prendre l’apéro régulièrement, parce que goûter toutes les bières locales te semble primordial, un entraînement physique de deux ans peut paraître un poil inutile.

Avoir un sac à dos et des vêtements de rando ?

Le sac à dos a sans doute été élu « bagage le plus pratique créé à ce jour pour voyager de façon itinérante », mais aucune loi interdisant la valise à roulettes n’a été promulguée à ma connaissance. Chacun voyage comme bon lui semble, avec des robes et des tongs à fleurs si le coeur lui en dit. Les vêtements de rando sont pratiques pour faire de la rando (CQFD), mais pour visiter des villes, s’offrir un petit cocktail et un resto sympa, il n’est pas nécessaire d’arborer la tenue du parfait randonneur… Ceci étant dit, il s’agit avant tout d’une affaire de goût.

Aimer laver ses vêtements à la main ?

Tout à fait. Mais on s’y fait, et l’apparition d’un lave-linge dans une ville ou un hostel est en général bénie. On pourrait la regarder tourner pendant des heures avec un sourire niais.

Savoir parler 6.000 langues ?

Oui. Sinon tu es mort. Mais non, voyons. Baragouiner l’anglais est évidemment un plus dans une très grande majorité des pays du monde. L’espagnol est largement le bienvenu en Amérique du Sud et il a été prouvé qu’on se fait un peu moins arnaquer au Népal lorsque l’on parle népalais. Mais si les étrangers ne s’en sortent pas si mal en France, alors que tu es souvent passé devant eux, perdus, carte et boussole à la main, sans chercher à les aider, et bien tu t’en sortiras aussi. Et heureusement pour toi/pour nous, les habitants des continents américains et asiatiques sont globalement plus accueillants que les Français à l’égard des touristes…

Aimer manger du riz et du poulet ?

Définitivement, oui.

Que manque-t-il, alors, pour se lancer ?

Parfois l’envie, parfois le courage.

Pour ce qui est des considérations matérielles (appartement, maison, voiture, collection de DVDs qui risque de moisir), les invoquer comme excuse n’est pas considéré comme valable. Il existe tout un tas de solution (location, vente, prêt) pour te sortir de ce terrible dilemme. Quoi qu’il en soit, prendre LA décision de partir en voyage autour du monde en sac à dos, en stop en Amérique, à cheval en Asie ou à cloche-pied en Antarctique, est LA chose la plus dure à faire. Oui, le plus dur est la prise de décision, quel que soit l’objet du voyage. Prendre conscience de ce que l’on laisse « ici », sans savoir ce que l’on trouvera « là-bas », l’accepter et se lancer, c’est la clé.

Il n’est pas non plus obligatoire d’avoir une thématique, une vue humanitaire ou une portée écologique. Le voyage se suffit à lui-même, décomplexe-toi. Inutile d’y trouver une raison, comme une excuse pour oser quitter ton quotidien et chercher à voir ailleurs.

Enfin, il n’y a pas de bonne manière de voyager. Chaque voyage s’adapte à son voyageur, et prétendre l’inverse me semble bien risqué. Si tu n’aimes que les beaux hôtels et que la nourriture de rue te fait hurler parce que les normes d’hygiène, c’est moyen moyen, toi aussi tu as le droit de voyager. Ton voyage répondra à TES attentes, pas à celle du routard d’à côté, et c’est bien ça l’important. Non ?

Crédit photo à la une : Anne Nygård 

Ce contenu a été vérifié et mis à jour le 22 novembre 2023.

1 commentaire

  1. Bonjour,
    Je partage tout à fait tous les points abordés dans cet article ; sauf celui peut-être, relatif à la « lessive à la main » . Nous ne l’ avons personnellement jamais pratiquée . Quelque soit le lieu (même le plus reculé qu’ il soit), cette tâche est bien souvent proposée par les populations locales . Souvent, la modique somme réclamée pour l’ accomplir, constitue pour elles, une source supplémentaire de revenu non négligeable . Dans les zones plus occidentalisées, nous préférions fréquenter les laveries automatiques plutôt que de nous soumettre à cette corvée (nous voyagions à 3, en mode solo, ce peut-être différent ?!) .
    Jean-Fi .

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