Quelques jours avant son départ en tour du monde, j’ai rencontré Virginie pour qu’elle me parle de son incroyable projet : son tour du monde contre le cancer. Souriante et dynamique, Virginie m’a raconté 3 heures durant les moindres détails de sa préparation à ce voyage hors du commun, une préparation somme toute déjà hors du commun, mais il ne pouvait en être autrement pour cette jeune femme au moral d’acier et à la volonté de fer, évidemment… hors du commun !
Virginie a choisi Zip World pour son billet tour du monde : Paris – New York // Cancún – Panamá – La Havane – Quito // Santiago – Ile de Pâques – Santiago – Auckland // Christchurch – Sydney // Melbourne – Kuala Lumpur.
Au programme du voyage de Virginie : Etats-Unis, Mexique, Cuba, Equateur, Pérou, Bolivie, Argentine, Chili, Nouvelle-Zélande, Australie, Malaisie, Thaïlande, Cambodge, Vietnam, Laos.
Salut Virginie, peux-tu nous dire qui tu étais avant d’entamer ce voyage ?
Je m’appelle Virginie, j’ai 34 ans. Avant de partir en tour du monde, j’habitais à Montpellier, mais je suis originaire de Bordeaux. A l’âge de 31 ans – c’était en juin 2011 – j’ai appris que j’avais un cancer du sein stade 3. En l’espace de 10 jours, j’ai commencé tout le processus normal de traitement médicamenteux, c’est-à-dire chimio, opérations et « barbecue géant »…
Ta décision d’entamer ce tour du monde est totalement en lien avec ton cancer, peux-tu nous expliquer en quoi tout est lié ?
Quand j’étais malade, je regrettais vraiment de ne pas trouver de témoignages de femmes qui s’en étaient sorties, de ce combat, de ce cancer, parce que c’est un peu le fléau de notre génération, et de toutes générations confondues. J’avais envie de m’investir pour la cause contre le cancer, et en parallèle, j’avais ce rêve, celui de faire le tour du monde. J’ai alors pensé à allier les deux, en partant faire un tour du monde « contre le cancer », et en promenant ainsi ce petit ruban, tout petit et a priori insignifiant, mais qui en réalité représente beaucoup d’espoir pour beaucoup de gens. Je voulais aussi réaliser des défis, parce qu’il y a 3 ans je ne courrais plus, je ne marchais plus, je ne faisais plus rien, d’ailleurs. Je me suis alors dit que si ça pouvait donner un peu d’espoir à une femme qui regarde et qui se dit « ah bah merde, il y a 3 ans elle ne marchait plus et aujourd’hui elle va gravir un volcan ! », alors pourquoi pas… Je veux démontrer qu’après un cancer, la vie ne s’arrête pas. On peut encore réaliser ses rêves. Il faut se battre et ne surtout rien lâcher. Et évidemment, le but ultime était surtout de récolter en vidéo ces fameux témoignages – qui à moi m’ont manqués durant la maladie – de femmes ou d’hommes qui ont eu un cancer et qui s’en sont sortis.
Aujourd’hui, tu es en rémission mais tu es toujours très suivie. Tes médecins ont-ils facilement accepté ton départ ?
J’ai effectivement de réelles contraintes médicales. Normalement je suis suivie tous les 6 mois. Mais exceptionnellement et parce qu’on a fait toute la batterie de tests, parce qu’on a constaté que je suis en bonne santé et que je poursuis ma troisième année de rémission, je suis autorisée à partir 10 mois. Mais il y a quand même eu une préparation physique en cardio, afin de retrouver un cœur qui fonctionne à peu près correctement. Parce que je ne peux évidemment pas aller me percher à 4000 ou 5000 mètres d’altitude avec un cœur qui bat déjà à 180 bpm. J’ai aussi des contraintes liées au poids de mon sac à dos, car puisque j’ai été opérée du sein gauche, je n’ai aujourd’hui plus le droit de porter plus de 2 kg du bras gauche, ce qui limite grandement le poids de mon sac. J’ai dû opter pour des vêtements techniques et très légers pour arriver à un sac à dos de moins de 10 kg.
Tu nous parlais de « défis », peux-tu nous en dire plus ?
Il y a des défis qui sont à mon initiative (comme grimper à plus de 5000 mètres d’altitude, gravir des volcans, etc), et il y en a qui sont à l’initiative des Internautes, dans la limite du raisonnable et du possible. Je ne vais pas me mettre en danger, d’autant plus que j’ai ces fameuses contraintes médicales. Mais ça peut aussi être des défis culturels, des défis humains, des défis « gustatifs », etc. Par exemple, il y a une chef pâtissière Franco-russe qui souhaitait que l’on réalise un super défi : celui de faire plein de petits gâteaux « rubans roses » sur la Place Rouge à Moscou. Mais malheureusement, nous n’avons pas obtenu le visa pour la Russie, le défi a donc dû être annulé…
Comment a été reçu ton projet lorsque tu en as parlé autour de toi ?
Lors de la préparation de ce voyage, j’ai rencontré sur ma route de très bonnes personnes, des personnes de cœur ; d’abord mes médecins, ceux de la Clinique Clémentville de Montpellier ainsi que le ISM (Institut du Sein de Montpellier) qui ont été les premiers à m’encourager à réaliser mon rêve pour la cause ; ensuite, l’Atelier des Rêves de la Française des Jeux car grâce au concours organisé pour leurs 80 ans, j’ai gagné un magnifique lot (20 000€ NDLR) qui me permet aujourd’hui de réaliser ce rêve ; je pense aussi à Barbara de la Montpellier Reine (la course contre le cancer qui a lieu tous les ans à Montpellier NDLR), qui fait un travail magnifique ; à toutes mes kinés qui se sont regroupées pour me faire un chèque et m’aider ainsi à financer le voyage ; il y a également deux sportives de haut niveau, Alice Cordonnier (triple championne de France de Kung Fu Sanda) et Anne Quéméré (navigatrice en solitaire qui a fait la traversée de l’Atlantique nord et du Groënland en kayak et en kite surf) qui soutiennent mon projet et m’ont témoigné toute leur sympathie ; mais aussi Sony France, Apple, l’Institut Curie, Revitalach France, Eric Lange et Anneka de Allô La Planète (Le Mouv’, Radio France), sans oublier Jean-Louis de Water and Moutain Patagonia, un homme de cœur, qui m’a habillée pour l’hiver ; ainsi que Damien de l’Océanie pour les Zéros, et Alexandre de Vizeo que je n’oublie pas. Il y a aussi des gens qui méritent que l’on parle d’eux, comme par exemple Laura, qui est une bénévole absolument incroyable, elle a toujours eu la patate, alors qu’elle m’a vu avec des cheveux, sans cheveux, sans sourcils, grognon, triste, énervée ; c’est avec elle que j’ai réappris à être sportive et à me bouger, elle a su me motiver. Il y a des personnes comme ça que tu croises dans ta vie et qui marquent par leur sourire et leur regard apaisant et réconfortant. Ce sont des personnes comme elle qui te donnent le courage de te battre, et qui aujourd’hui m’encouragent de la même manière dans mon projet.
Avant même de partir en voyage, tu avais déjà plus de 1000 abonnés sur ta page Facebook, comment expliques-tu que le projet ait suscité tant d’émotion chez les Internautes ?
Mon voyage et le projet qui l’accompagne parlent aux gens parce que chacun a été de près ou de loin confronté à ce fléau qu’est le cancer, il y a beaucoup de gens qui n’en parlent pas mais qui ont perdu des personnes très proches. Et aussi, je raconte les choses avec légèreté et humour… Ce n’est pas que j’essaye de dédramatiser le cancer, mais c’est que c’est un sujet qui était tellement lourd pour moi (et pour mon entourage) que de rajouter des mots et un ton lourd pour l’aborder, ça plombe vraiment.
Aussi, c’est important de remarquer que lors des campagnes de prévention, on s’adresse surtout aux femmes de 50 ans, alors que moi pendant mes traitements, la moyenne d’âge était de 35 ans. Elles se situent où, les femmes de moins de 40 ans, dans la prévention de nos jours ?
Ce voyage, c’est un peu comme dire « merde » à ce cancer qui tue bien trop de gens, et c’est en ce sens-là que les Internautes se sentent concernés, sont touchés, et ont envie de suivre mon périple, je crois.
Suivez et soutenez Virginie dans son incroyable voyage, son incroyable combat, son incroyable projet,
> sur son site web : www.tourdumondecontrelecancer.com (Edit : le site a été supprimé depuis l’époque où cet article a été rédigé)
> sur sa page Facebook : www.facebook.com/montourdumondecontrelecancer
Ce contenu a été vérifié et mis à jour le 20 novembre 2023.
J’ai eu la chance de croiser le chemin de Virginie en Équateur, son projet en est à couper le souffle, tout simplement. Quelle femme extraordinaire!
bises du Québec
Hi Laurianne
merci pour ce gentil message mais toutes les personnes que je rencontre sont aussi exceptionnelles … see you soon, I hope!!
I’m on Cook Island, a little paradise with the blue lagoon
Bises Virginie
Il faut dire que ben…Chapeau bas.
On a déjà souvent posé la question » Que ferais-tu si tu tombais gravement malade ? » Le voyage est une des réponses qui revient souvent.
Ravi de voir que Virginie l’a fait. C’est juste génial.
Merci pour elle ! Effectivement, c’est une grande courageuse qui a réalisé une superbe et admirable aventure.